Et si soulever des poids aidait à alléger le système nerveux ?
On parle souvent de musculation pour sculpter le corps. Mais si, en réalité, elle sculptait aussi notre stabilité intérieure ?
Le système nerveux aussi a besoin de résistance
Quand on pense à la musculation, on visualise souvent des haltères, des salles de sport et des objectifs physiques. Pourtant, on oublie un aspect fondamental : le système nerveux central et autonome s’adapte, lui aussi, aux défis que nous lui posons. Et parmi ces défis, l’effort physique court, intense et maîtrisé, comme celui de la musculation, joue un rôle clé dans la plasticité neuronale et la régulation nerveuse.
—> L’acte de soulever un poids, de résister à une charge, mobilise plus que des muscles : il exige coordination, respiration, équilibre et concentration. Autant de fonctions dirigées et intégrées par notre système nerveux.
Musculation, stress et neuroplasticité : un cocktail inattendu
Des études récentes montrent que la musculation augmente les taux de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine qui favorise la croissance et la réparation des neurones. Ce facteur est crucial pour les personnes stressées, anxieuses, ou ayant subi un traumatisme : le BDNF aide littéralement le cerveau à retrouver de la souplesse.
De plus, les exercices de résistance réguliers réduisent le taux de cortisol chronique (hormone du stress) et améliorent la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV), un indicateur direct de l’état du nerf vague et de la capacité du système nerveux à passer de l’alerte au repos.
Pas que pour les seniors : une pratique d'intégration pour tous
La majorité des études sur les bienfaits cognitifs de la musculation ciblent des populations âgées. Mais leurs mécanismes sont valables pour tous :
Les jeunes adultes en période de stress chronique,
Les personnes en burnout ou en trouble anxieux,
Les sportifs cherchant une récupération nerveuse durable,
Les personnes en thérapie somatique ou en rééducation neurofonctionnelle.
—> Même une musculation douce, sans charge lourde, peut amorcer un changement. L’important, c’est l’intention, la conscience du mouvement et la régularité.
La musculation : un appui concret pour le travail en Biofeedback TNS
Dans nos séances de biofeedback TNS, nous observons souvent que les personnes ayant une activité physique régulière et bien dosée montrent :
une meilleure stabilité du regard (lié au tonus vagal),
une intégration plus rapide des corrections visuelles,
une récupération post-séance plus fluide,
une plus grande capacité à tolérer le changement physiologique (ce qui est essentiel en neuroplasticité).
Pourquoi ? Parce que la musculation, surtout lorsqu’elle est lente et consciente, entraîne le système nerveux à gérer la contrainte sans se désorganiser. Cela facilite la régulation que nous stimulons avec le TNS.
Comment intégrer la musculation au service du système nerveux ?
La clé, ce n’est pas la performance. C’est la stimulation adaptée. Pour en tirer un véritable bénéfice nerveux et neurocognitif, plusieurs études insistent sur l’importance de charges modérées à lourdes, c’est-à-dire des poids qui demandent un réel engagement musculaire et attentionnel, sans mettre le corps en danger.
Quelques pistes concrètes pour commencer :
2 à 3 fois par semaine, 20 à 40 minutes de renforcement,
Privilégier les exercices polyarticulaires (squat, fente, tirage, poussée, gainage),
Viser 6 à 10 répétitions par série, avec une charge qui devient difficile à la fin de chaque série,
Utiliser des poids libres plutôt que des machines pour stimuler coordination et adaptation,
S’ancrer dans la respiration nasale et la présence au mouvement,
Ajouter quelques minutes de repos conscient en fin de séance (respiration lente, yeux fermés).
—> Pour les débutants, il est toujours préférable de se faire accompagner au départ, afin d’éviter les blessures et construire une base saine.
Une porte d’entrée vers l’équilibre nerveux
On ne parle pas ici de performance, mais de réentraînement sensoriel et nerveux. La musculation devient alors un outil de reconnection à soi, une stimulation douce et puissante à la fois, que chacun peut adapter à son niveau.
Et si votre routine de bien-être incluait une paire d'haltères, un peu de respiration, et une attention posée sur vos sensations profondes ?
Et si vous testiez l’impact de ce type de mouvement sur votre régulation nerveuse ?
Chez Biofeedback TNS, nous accompagnons justement les personnes qui souhaitent mieux comprendre leur système nerveux et retrouver un équilibre durable. Chaque séance est une occasion de réapprendre à écouter votre corps, vos signaux internes… et de les affiner.
—> Prenez rendez-vous pour une première séance ou venez en discuter avec nous, parfois une petite impulsion suffit pour enclencher un grand changement.
Références
Cassilhas, R. C. et al. (2007). Resistance exercise and cognition in elderly individuals with mild cognitive impairment. Clinics.
Tsai, C. L. et al. (2023). Effects of Resistance Exercise on Cognitive Function and Neuroplasticity. Journal of Clinical Medicine.
Heijnen, S. et al. (2016). The effects of exercise on brain-derived neurotrophic factor in humans. Psychoneuroendocrinology.
Phillips, C. et al. (2017). Physical activity, cognition and aging: The role of BDNF. Frontiers in Aging Neuroscience.