Peur des autres, évitement social : quand votre système nerveux vous isole
Introduction : le paradoxe de la solitude subie
L'être humain est un être social, et pourtant, pour de nombreuses personnes, chaque interaction est une source de stress. Les sorties sont évitées, les conversations sont redoutées, et l'isolement, d'abord un refuge, devient une prison. Cette anxiété sociale, qui pousse à l'évitement, n'est pas un simple trait de personnalité ou un manque de confiance en soi.
C'est souvent la conséquence directe d'un système nerveux qui a appris à percevoir le monde social comme une menace. Votre désir de vous isoler n'est pas un choix conscient, mais une stratégie de survie dictée par votre biologie.
1. La neurologie de l'évitement social
Pourquoi le contact avec les autres, censé être une source de réconfort, devient-il si difficile ? La réponse se trouve dans la manière dont notre système nerveux autonome (SNA) évalue la sécurité.
1.1. L'hypervigilance : un radar social en surchauffe
Un système nerveux dérégulé, bloqué en état d'alerte (dominance sympathique), est un système en hypervigilance. Il scanne en permanence l'environnement à la recherche de dangers. Dans un contexte social, ce "danger" peut être un regard, un silence, une intonation de voix, la peur du jugement ou du rejet. Pour un système nerveux sur la défensive, chaque interaction est un champ de mines potentiel. L'épuisement mental généré par cette analyse constante rend l'isolement beaucoup plus "économique" en énergie [1].
1.2. Le système d'engagement social "hors service"
La théorie polyvagale, développée par le Dr Stephen Porges, nous apprend que notre capacité à nous connecter aux autres, à communiquer et à nous sentir en sécurité en présence d'autrui, est gérée par une branche spécifique de notre système nerveux : le système vagal ventral. C'est notre "système d'engagement social". Or, ce système ne peut s'activer que lorsque nous nous sentons en sécurité. Si notre SNA est bloqué en mode "combat/fuite" (anxiété, agitation) ou "figé" (retrait, déconnexion), ce système d'engagement social est littéralement "hors service". Il est biologiquement impossible de se connecter sereinement aux autres quand notre corps est en mode survie [2].
Conclusion : pour se connecter aux autres, il faut d'abord se sentir en sécurité en soi
Comprendre que l'évitement social est une réponse de protection d'un système nerveux en détresse est la première étape pour inverser la tendance. Il ne s'agit pas de "se forcer" à être sociable, ce qui ne ferait qu'augmenter le stress. Il s'agit de réapprendre à son système nerveux à se sentir en sécurité.
C'est là que le Biofeedback TNS (Training Neuro Sensoriel) offre une approche fondamentale. Cette méthode de rééducation neurosensorielle, issue des travaux de Georges Quertant, s'adresse directement aux centres de régulation du système nerveux.
Le processus est passif et agit à la source de l'anxiété :
1. Le Bilan : À l'aide des diploscopes, des appareils optiques de précision, un bilan fonctionnel mesure l'état de votre système nerveux, objectivant votre niveau d'hypervigilance.
2. La Rééducation : En observant passivement des images-tests, votre cerveau reçoit un feedback sur son propre dysfonctionnement. Par un mécanisme de neuroplasticité, il va chercher à s'autoréguler spontanément pour retrouver son équilibre.
En restaurant un état de sécurité intérieure (homéostasie), le Biofeedback TNS permet au système nerveux de sortir de son mode "menace". Le système d'engagement social peut alors se réactiver. Le monde social n'est plus perçu comme un danger, mais redevient une source potentielle de plaisir et de co-régulation. L'envie et la capacité à créer du lien reviennent alors naturellement, non pas par la force, mais par un sentiment de sécurité retrouvé.
Références
[1]: https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-psychiatriques/troubles-anxieux/trouble-d-anxi%C3%A9t%C3%A9-sociale "Le Manuel MSD. Trouble d'anxiété sociale."
[2]: https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2012-2-page-100.htm "Cairn.info - Revue \"Enfances & Psy\ ". (2012). La théorie polyvagale, un nouveau paradigme pour les sciences du comportement."