Éponge émotionnelle : pourquoi vous absorbez le stress et les émotions des autres
Introduction : une sensibilité qui épuise
Vous entrez dans une pièce et vous sentez immédiatement la tension ambiante. La mauvaise humeur d'un collègue vous pèse toute la journée. La tristesse d'un proche devient votre propre tristesse. Si cette description vous est familière, vous êtes probablement ce qu'on appelle une "éponge émotionnelle". Loin d'être un simple trait de caractère, cette capacité à absorber les émotions des autres est une expérience épuisante qui peut mener à l'anxiété et au burnout.
Cette hyper-empathie n'est pas une faiblesse. C'est le résultat d'un mécanisme neurologique spécifique : celui d'un système nerveux en état d'hypervigilance, qui a perdu sa capacité à filtrer les informations émotionnelles de son environnement.
1. L'hypervigilance : un système nerveux sans frontières
La fonction première de notre système nerveux autonome (SNA) est d'assurer notre sécurité. Pour ce faire, il scanne en permanence notre environnement à la recherche de potentiels dangers. Chez une personne dont le système est dérégulé et bloqué en mode "alerte" (dominance sympathique), ce scan devient une hypervigilance constante.
1.1. "Scanner" les autres pour survivre
Pour un système nerveux qui se sent en insécurité, l'état émotionnel des personnes qui nous entourent est une information capitale. "Cette personne est-elle en colère contre moi ?", "Y a-t-il une menace dans ce groupe ?". Pour anticiper et se préparer, le cerveau ne se contente pas d'observer l'émotion de l'autre : il la simule en interne pour la "comprendre" de l'intérieur. Vous ne voyez pas la colère, vous la ressentez dans votre propre corps. C'est un mécanisme de survie poussé à l'extrême [1].
1.2. Des neurones miroirs en surrégime
Nous sommes tous équipés de "neurones miroirs", qui s'activent aussi bien lorsque nous faisons une action que lorsque nous regardons quelqu'un d'autre la faire. Ils sont la base de l'empathie. Chez une personne "éponge émotionnelle", ces neurones sont en surrégime. Le système nerveux, manquant de régulation, peine à faire la distinction entre "l'émotion de l'autre" et "mon émotion". La frontière devient poreuse, et l'émotion de l'autre est absorbée sans filtre, comme si elle était la sienne [2].
Conclusion : renforcer ses frontières en apaisant son système nerveux
Comprendre que ce phénomène est une réaction de survie d'un système nerveux en alerte est la première étape pour s'en libérer. Il ne suffit pas de "se protéger" mentalement ou de "visualiser une bulle". Pour que les frontières se renforcent, il faut que le système nerveux se sente suffisamment en sécurité pour cesser son hypervigilance.
C'est là que le Biofeedback TNS (Training Neuro Sensoriel) offre une solution de fond. Cette méthode de rééducation neurosensorielle, issue des travaux de Georges Quertant, s'adresse directement aux centres de régulation du système nerveux.
Le processus est passif et agit à la source :
1. Le Bilan : À l'aide des diploscopes, des appareils optiques de précision, un bilan fonctionnel mesure l'état de votre système nerveux, objectivant votre niveau d'hypervigilance.
2. La Rééducation : En observant passivement des images-tests, votre cerveau reçoit un feedback sur son propre dysfonctionnement. Par un mécanisme de neuroplasticité, il va chercher à s'autoréguler spontanément pour retrouver son équilibre.
En restaurant un état de sécurité intérieure (homéostasie), le Biofeedback TNS permet au système nerveux de "baisser son niveau de garde". Il n'a plus besoin de "scanner" et d'absorber l'état de son entourage pour anticiper les menaces. Les frontières émotionnelles peuvent alors se reformer naturellement. Vous restez empathique, mais vous n'êtes plus submergé. Vous pouvez ressentir avec l'autre, sans vous perdre en lui.
Références
[1] Psychology Today. The Highly Sensitive Person and the Vagus Nerve. Disponible sur : https://www.psychologytoday.com/us/blog/the-highly-sensitive-person/202104/the-highly-sensitive-person-and-the-vagus-nerve
[2] Cerveau & Psycho. (2006, 1er mars). Les neurones de l'empathie. Disponible sur : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/neurosciences/les-neurones-de-l-empathie-1530.php