TDAH et Oméga-3 : un coup de pouce naturel pour le cerveau de votre enfant ?
Et si un petit changement dans l’assiette pouvait vraiment soutenir l’équilibre du système nerveux ?
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche environ 5 à 7 % des enfants dans le monde. Il se manifeste par une difficulté à maintenir l’attention, une impulsivité marquée et, chez certains enfants, une agitation motrice importante. Derrière ces comportements se cache bien souvent un système nerveux en état de tension chronique, qui peine à s’autoréguler.
Dans une approche globale, de plus en plus de familles cherchent à soutenir leur enfant au-delà des traitements classiques. Et parmi les pistes naturelles à explorer, les oméga-3 occupent une place de choix.
Les oméga-3 : des alliés précieux pour le cerveau en développement
Les oméga-3 sont des acides gras dits "essentiels" : le corps ne peut pas les fabriquer seul, ils doivent donc venir de l'alimentation. On distingue principalement :
ALA (acide alpha-linolénique) : présent dans les sources végétales comme les graines de lin, chia, les noix ou l’huile de colza.
EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (acide docosahexaénoïque) : qu’on retrouve dans les poissons gras (maquereau, sardines, saumon, hareng) ou dans les algues marines.
C’est surtout l’EPA et le DHA qui sont directement impliqués dans les fonctions cérébrales.
Le DHA, par exemple, représente près de 30 % des lipides du cerveau, et participe activement à la construction des membranes neuronales. L’EPA, quant à lui, joue un rôle clé dans la régulation de l’humeur et de l’inflammation.
Pourquoi c’est particulièrement important en cas de TDAH ?
Des recherches ont montré que les enfants atteints de TDAH présentent souvent des taux plus faibles d’oméga-3 dans leur sang (1). Ces carences peuvent affecter :
Le développement et la fluidité des connexions neuronales
La régulation des neurotransmetteurs comme la dopamine (essentielle pour la concentration et la motivation)
Le contrôle des réponses émotionnelles
La gestion de l’inflammation cérébrale chronique, parfois associée à des troubles neurodéveloppementaux
Autrement dit, les oméga-3 peuvent agir comme un petit baume naturel pour un système nerveux constamment en alerte.
Ce que disent les études
Plusieurs méta-analyses et études cliniques (2)(3)(4) ont observé des améliorations modérées mais significatives :
✅ Amélioration de l’attention et de la concentration
✅ Diminution de l’impulsivité chez certains enfants
✅ Effets plus nets chez les enfants présentant de faibles taux initiaux d’oméga-3
✅ Peu d’effets secondaires, bonne tolérance à long terme
Il ne s’agit pas d’un traitement miracle, mais bien d’un levier complémentaire. Les résultats varient selon les profils, l’environnement, l’alimentation, les émotions… mais certaines familles constatent des changements notables après quelques semaines.
Où trouver ces précieux oméga-3… sans se gaver de saumon ?
On peut enrichir naturellement l’assiette :
Graines de lin moulues (attention, entières elles ne sont pas assimilables)
Graines de chia
Noix
Huile de colza ou de lin (en assaisonnement uniquement, pas de cuisson)
Petits poissons gras : maquereaux, sardines, harengs (peu contaminés au mercure)
Et les compléments ?
Ils sont souvent nécessaires pour atteindre des doses efficaces. On recommande des produits :
À base d’huile de poisson ou d’algues purifiée
Avec un bon ratio EPA/DHA, souvent autour de 3:1 dans les cas de TDAH
Adaptés aux enfants (goût neutre ou citron, formes faciles à prendre)
Une dose quotidienne entre 500 mg et 2000 mg d’EPA+DHA est généralement utilisée dans les études.
Toujours demander conseil à un professionnel avant de supplémenter, surtout chez les plus petits.
En résumé : un soutien global pour un système nerveux plus serein
La supplémentation en oméga-3 ne remplace ni un diagnostic médical, ni une éventuelle médication, mais elle peut apporter un soutien précieux au quotidien.
Dans nos cabinets, nous observons que lorsque le système nerveux de l’enfant est mieux régulé – via le biofeedback, l’alimentation, le sommeil, le mouvement et le lien – des changements profonds deviennent possibles. Certains enfants peuvent même, en accord avec leur médecin, alléger leur traitement.
Pour conclure…
Et si un petit changement dans l’assiette pouvait apaiser le cerveau ? Quand le système nerveux respire, l’enfant retrouve de l’espace intérieur. Et parfois, c’est là que tout commence.